Vous venez de terminer votre première année complète en tant que Directeur Sportif de l’AFT Padel. Quel est, selon vous, le bilan sportif du padel en Belgique?
Clément Geens : Je vais tout d’abord évoquer les excellents résultats des différentes équipes nationales. L’équipe Dames a terminé 4ème des championnats du monde à Dubaï, l’équipe Messieurs a obtenu une jolie 6ème position à ces mêmes championnats. Au niveau des jeunes, lors des Championnats d’Europe disputés en Espagne, les garçons ont été 4ème et les filles 7ème. Il s’agit sans conteste de bons, voire de très bons résultats pour un pays qui n’a pas une longue expérience dans cette discipline.
Précisément, comment expliquez-vous ces bons résultats ?
Clément Geens : Le travail effectué par l’ensemble de la structure Padel Belgium (NDLA : qui regroupe les branches padel de Tennis Vlanderen et de l’AFT) porte ses fruits. Tout au long de l’année, nous avons organisé des entraînements nationaux, des rencontres amicales et nous avons aussi essayé de mettre les joueurs et joueuses dans les meilleures conditions possibles avant un grand événement. C’est ainsi que les équipes nationales dames et messieurs ont pu se rendre à Dubaï trois jours avant le début des compétitions, ce qui n’est pas négligeable pour s’adapter aux conditions climatiques extrêmes à Dubaï.
Cela c’est au niveau international ?
Clément Geens : Oui, au niveau national, je me réjouis aussi de constater que le nombre de clubs, de joueurs et de compétiteurs est en hausse constante en Belgique, et en AFT.
Vous allez donc poursuivre dans cette voie en 2023 ?
Clément Geens : Oui, et nous allons même augmenter au maximum les rencontres amicales, les rassemblements et nous espérons mettre en place des stages à l’étranger. Nous allons également continuer à demander des conseils à notre consultant exceptionnel qui est le coach espagnol de renom Juanma Rodriguez. Son expertise internationale permet aux membres du staff de s‘améliorer et, donc, de pouvoir mieux encadrer encore les membres des différentes équipes.
Quand vous avez pris vos fonctions, en décembre 2021, vous avez dit que vous pensiez que, petit à petit, les meilleurs joueurs belges de padel ne seraient plus des anciens joueurs de tennis. Vous confirmez ?
Clément Geens : Oui, je confirme, mais je précise qu’il faudra sans doute une dizaine d’années pour que des joueurs only padel prennent position au top de la hiérarchie. Aujourd’hui, nous sommes en train de constituer un réservoir de jeunes joueurs que nous allons rassembler 5 ou 6 fois par an. Il faudra voir comment ce réservoir évoluera car, comme dans tous les sports, le seul réservoir de joueurs ne suffit pas puisque les qualités personnelles de chacun des membres dudit réservoir seront également prépondérantes. Je suis cependant confiant car on sent qu’il y a une vraie motivation chez les jeunes. Qui plus est, il y a de plus en plus de clubs qui proposent des cours pour adultes et pour les jeunes.
A ce sujet, la formation est importante et a plutôt bien fonctionné en 2022 ?
Clément Geens : absolument. Sous la houlette de Juan Pablo Abarca nous avons mis en place dix formations animateur qui ont été suivies par 115 personnes. En 2023, outre ces formations animateur, nous allons mettre en place des formations initiateur.
Revenons aux joueurs de tennis et de padel. Vous, qui avez été professionnel en tennis, vous vous sentez plus joueur de tennis ou plus joueur de padel ?
Clément Geens : Je pense que je suis désormais davantage un joueur de padel qu’un joueur de tennis, ce qui ne m’empêche évidemment pas de profiter des qualités qui étaient les miennes en tant que tennisman. Je suis par exemple, assez offensif. Le padel a évidemment la priorité par rapport au tennis mais je prends encore énormément de plaisir à pratiquer les deux disciplines. Je pense avoir encore une grosse marge de progression au padel, ce qui est assez excitant, je verrai jusqu’où je peux aller.
Vous continuez de progresser au niveau mondial et allez, sauf erreur, disputer davantage de tournois internationaux.
Clément Geens : en effet, je vais désormais faire équipe avec Maxime Deloyer, le meilleur jeune francophone du moment qui, à 19 ans, fait déjà partie de l’équipe nationale adulte. Nous pensons faire une vingtaine de tournois internationaux cette année.
Vous serez donc moins souvent en Belgique ?
Clément Geens : Oui, mais le staff va compter une personne en plus, donc cela n’aura pas d’impact sur le travail de fond que nous avons commencé.
Quel classement faut-il avoir en padel pour pouvoir vivre de sa discipline ?
Clément Geens : Tout dépend de la place que vous occupez dans votre propre pays. Un Espagnol qui serait 60eme mondial aura moins de sponsors nationaux car il ne serait que 12 ou 13e dans son pays, qu’un Belge qui jouerait moins bien que lui mais qui serait 1 ou 2 en Belgique. Mais, dans l’absolu, pour rentrer dans ses frais et en vivre, il faut être entre 30 et 80e mondial. Pour très bien gagner sa vie, il faut être en-dessous de 30.
Quel est votre objectif personnel ?
Clément Geens : je suis actuellement 150e et je vise le Top 100. Mon objectif principal, outre ce que je vous ai expliqué au niveau général, c’est d’apporter mon expérience à Maxime. Comme j’ai été professionnel en tennis, je pense pouvoir l’aider au niveau de la gestion des voyages, de la compétition, de la gestion des moments libres. L’objectif principal est cependant de continuer à prendre un maximum de plaisir tout en progressant.
Vous êtes un Directeur Sportif heureux ?
Oui, franchement, oui, mais le travail ne fait que commencer. La route est longue mais enthousiasmante.
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